Selon les activistes de diverses associations, certains citoyens se voient forcés de passer leurs nuits dans leurs véhicules ou même à l’intérieur de cavernes à cause de l’escalade des coûts de l’habitation.
Les résidents des îles Canaries préparent des manifestations et des grèves pour protester contre le tourisme de masse qu’ils considèrent comme excessif.
Les militants prétendent que l’augmentation insoutenable du nombre de touristes perturbe la qualité de vie des habitants de cette importante destination touristique. On rapporte que certains résidents sont même contraints de dormir dans leurs voitures ou dans des grottes à cause de l’augmentation fulgurante des coûts de l’immobilier.
En 2023, l’archipel a accueilli un nombre record de 14,1 millions de visiteurs étrangers.
Manifestations contre l’expansion hôtelière
Aux Canaries, particulièrement sur l’île de Tenerife, un groupe d’activistes appelé Canarias Se Agota (Les Canaries sont épuisées) planifie une grève de la faim pour protester contre la construction de deux nouveaux hôtels dans la région.
Les autorités avaient auparavant interrompu les travaux des hôtels La Tejita et Cuna del Alma à Puertito de Adeje en raison de violations environnementales, mais la construction a repris récemment.
Canarias Se Agota a également prévu d’organiser des manifestations le 20 avril à Gran Canaria, Lanzarote et La Palma avec le slogan « Les Canaries ont une limite ».
Canarias se Exhausta est un autre groupe leader à l’origine des projets de manifestations dans l’archipel.
« Nous avons toujours accueilli les touristes à bras ouverts. Cependant, nous aspirons à un tourisme plus respectueux de l’environnement », a confié Ruben Zerpa, résident des Canaries, au journal britannique ‘i’.
Vivre dans leur voiture
Ruben Zerpa a ajouté que l’industrie touristique avait provoqué une augmentation drastique des loyers, les rendant inaccessibles pour de nombreux habitants.
Un autre résident, Ivan Cerdena Molina, a comparé Airbnb et Booking.com à un « cancer qui consomme petit à petit l’île » et a affirmé que certains habitants sont forcés de dormir dans leurs voitures, voire dans des grottes, à cause de l’occupation massive des logements par les opérateurs touristiques.
« Nous n’avons rien contre les touristes en soi, mais l’industrie du tourisme est en train de grandir et de consommer tant de ressources que l’île n’est plus en mesure de gérer la situation », a-t-il expliqué.
Une organisation locale a également affirmé que les îles sont en train de « s’effondrer socialement et écologiquement » à cause de la pression exercée par le tourisme de masse.
Selon un rapport d’Ecologists in Action, près de 34% de la population locale, soit près de 800 000 personnes, sont menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale.
L’afflux de vacanciers met également à rude épreuve les services de santé, la gestion des déchets, l’approvisionnement en eau et la biodiversité des îles.
Des messages dissuasifs pour décourager les touristes
D’autres résidents utilisent des moyens ingénieux pour décourager le tourisme de masse. Ils ont installé de fausses affiches et de faux autocollants « fermeture due à la surpopulation » pour dissuader les touristes de visiter les endroits les plus fréquentés.
Plusieurs panneaux « Ne pas entrer » sont apparus près de points d’intérêt très fréquentés sur l’île de Lanzarote. Certaines zones ont également été interdites d’accès.
« Il est temps de boycotter avec tous les moyens à notre disposition l’activité touristique qui nous expulse de notre propre terre », ont écrit les militants sur leurs réseaux sociaux.
A proximité d’autres sites touristiques, des graffitis anti-touristes ont fait leur apparition avec des slogans tels que « Ma misère, ton paradis » et « »Touristes, rentrez chez vous » ».