L’interdiction de prendre des selfies se généralise dans les sites touristiques prisés. Voyons comment elles peuvent prévenir les accidents mortels.
Les selfies sont potentiellement plus meurtriers que les attaques de requins
Selon une enquête présentée dans le Journal of Medicine en 2022, les décès causés par les selfies ont surpassé ceux provoqués par des attaques de requins. L’étude a révélé qu’il y avait eu 379 morts liées aux selfies au cours des 13 dernières années comparées à 90 liées aux requins pendant la même période.
Récemment, une gondole à Venise, Italie, a chaviré car des touristes n’ont pas arrêté de prendre des selfies, malgré le conseil du gondolier. L’incident n’a pas causé de blessures majeures.
Le désir de parfaire son selfie pour les réseaux sociaux peut mener les touristes à prendre des risques extrêmes, entraînant de graves accidents comme des chutes mortelles, des collisions avec des véhicules et des trains, des interactions dangereuses avec la faune, et des noyades.
Par exemple, une jeune femme de 24 ans est décédée après avoir tenté de prendre un selfie au bord du fort de Prabalgad en Inde et avoir fait une chute de 60 mètres. Lors du Tour de France 2023, un spectateur a provoqué une collision de 20 coureurs en essayant de prendre un selfie avec un cycliste américain.
En réaction à ces accidents, certaines régions infligent maintenant des amendes importantes et des peines de prison pour la prise de selfies. À Portofino, dans le nord de l’Italie, il a été interdit de prendre des selfies dans certaines zones pour résoudre le problème de l’encombrement des rues étroites de la ville.
Risquer sa vie pour la photo parfaite
Provocant scandale dans les médias sociaux, la popularité des selfies dangereux ne cesse de se renforcer. Sur 379 morts causées par des selfies dans le monde entre 2008 et 2021, 37,2% concernaient des touristes, les chutes mortelles représentant 49,9% de tous les décès, suivies des accidents de transport (28,4%) et des noyades (15,3%).
L’âge moyen des victimes de selfie pendant cette période était de 24,4 ans. Les hommes étaient plus susceptibles de mourir dans des accidents de transport tandis que les femmes étaient plus exposées à des chutes ou des rencontres dangereuses avec des animaux. Les pays ayant le plus grand nombre de décès liés aux selfies sont l’Inde (26,4%), les États-Unis (10,3%) et la Russie (8,7%).
Les selfies dangereux : un enjeu de santé publique
Selon une étude menée par l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) à Sydney, en Australie, les médias décrivent souvent la prise de selfies dangereux comme un geste téméraire et égoïste. Cependant, les chercheurs soulignent que la prise de selfies fait désormais partie de notre quotidien et devrait être considérée comme un problème de santé publique.
Aujourd’hui, des comportements autrefois jugés normaux, tels que conduire sans ceinture de sécurité, faire du vélo sans casque et fumer, sont considérés comme des risques pour la santé publique. En prenant conscience de ces comportements, on pourrait éviter de culpabiliser les victimes et plutôt mettre en place des mesures préventives et d’éducation.
Les lieux qui limitent les selfies
La compagnie de chemin de fer japonaise JR West a interdit l’usage de perches à selfie sur ses quais pour éviter les électrocutions par les câbles aériens et les chutes sur les voies.
Après plusieurs accidents de selfies à Mumbai, en Inde, des zones d’interdiction de selfie ont été mises en place. À Pampelune, en Espagne, il est maintenant illégal de prendre des selfies lors de la course annuelle de taureaux, à la suite de plusieurs accidents.
Aux États-Unis, l’État de New York a adopté une loi interdisant les selfies avec les animaux sauvages, à moins qu’il y ait une barrière physique entre la personne et l’animal.
Il est clair que des stratégies plus inventives doivent être développées pour répondre de manière plus efficace à ce problème de sécurité moderne.